• Valérie, peux-tu te présenter en quelques lignes ?
    Je suis née à Lille et j’ai passé toute ma jeunesse à Marcq-en-Baroeul. J’ai deux sœurs de 32 et 42 ans. Mon père, syndicaliste, travaillait chez EDF, ma mère s'occupant de nous tous les jours. J'ai baigné dans le respect d'autrui et l'écoute. J'ai pu suivre un parcours universitaire solide puisque je suis titulaire d’une Maîtrise de psychologie. Je me suis ensuite investie dans le monde du travail et, très vite, j'ai trouvé mes marques pour défendre les droits des salariés en adhérant à la CGT. J’ai aujourd’hui 39 ans, je vis en couple à La Gorgue, ville rurale de 6 000 habitants située en Flandres Lys, et j’ai deux enfants.

    Tu travailles chez Pimkie tout en assurant un fort engagement syndical…
    En effet. Je suis salariée chez Pimkie (groupe Mulliez/Auchan) depuis 2002. Un peu à l’image de l’atmosphère que j’ai pu connaître étant enfant, je poursuis mon combat pour l'écoute et le respect des gens, en l’occurrence des besoins des salariés de Pimkie. Je suis en effet déléguée syndicale centrale de l’Unité économique et sociale Pimkie depuis 2002. Durant 3 ans de 2008 à 2011, j’ai été élue secrétaire fédérale à la fédération Commerces et Services qui se situe à Paris Montreuil. J’ai eu l’occasion de découvrir le fonctionnement de mon organisation syndicale et transmettre mes connaissances aux délégués syndicaux de ma profession. Récemment, en 2011, la CGT Pimkie est devenue le syndicat majoritaire avec presque 40% des suffrages valablement exprimés lors des élections professionnelles. La lutte des salariés des entrepôts en 2009, suite à l’annonce d’un Plan de sauvegarde de l’emploi de 190 postes, est un exemple de mon engagement envers les salariés. Ma ligne de conduite d’alors était claire : le respect de leur voix par la lutte !

    Comment décrirais-tu ton approche de la politique ?
    Je pense que la politique ne peut agir convenablement pour défendre les droits de tous les citoyens qu’à la condition de rester connectée avec le monde du travail et donc la réalité du terrain. C’est dans cet état d’esprit, et forte de mon engagement dans le cadre du conflit social chez Pimkie, que j’ai accepté de figurer en deuxième position sur la liste du « Front de Gauche », emmenée par le député-maire de Saint-Amand-les-Eaux Alain Bocquet, en 2010.

    Depuis cette élection, dans quelle mesure estimes-tu avoir pu mettre en pratique ces bonnes intentions ? Quel bilan partiel fais-tu de ton mandat de conseillère régionale ?
    L'objectif que je m'étais fixé, lors de mon élection, était d'apporter un coté humain et accessible à cette institution et plus largement à la politique, qui apparaît parfois comme étant assez éloignée des besoins des habitants. J’ai pu me rendre compte que le conseil régional a tendance à théoriser, ce qui m’a fortement désorienter au début de la mandature. C’est un monde a part ! mais en grattant un peu et à force de travail personnel, il est possible de faire entendre une dimension humaine dans cette institution. J’y œuvre autant que possible dans les commissions de travail qui me concernent, Formation permanente, Transports, Jeunesse et Sports et prochainement l'aménagement du territoire.

    Ma citation fétiche : « Le beau, c'est la splendeur du vrai ». Platon.


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  • Mr le Président, Mr le Vice Président au Transport, cher(e)s collègues,

    Tout d’abord, rappelons que notre conseil régional est, depuis de nombreuses années, porteur de grand projet.
    Aujourd’hui, il s’agit du Réseau Express Grand Lille.
    Hier, nous portions unanimement le projet « Canal Seine Nord »
    En 1978, nous étions précurseurs du Transport Collectif Régional, donnant naissance au T.E.R.

    Quelque soit notre place au sein de cet hémicycle, nous pouvons, de manière collégiale, affirmer que notre Conseil Régional est fer de lance, quand il s’agit d’améliorer les infrastructures et répondre aux attentes des usagers, du transport, de notre région.

    Aujourd’hui, nous sommes interrogés sur la poursuite, ou non, du projet « Réseau Express Grand Lille », suite au débat public initié par notre institution, en sa qualité de Maitre d’Ouvrage.
    Ce débat public a permis, aux acteurs de notre région, d’exprimer leurs visions, leurs analyses, quelles soient favorables ou pas au projet.
    Retenons, toute de même, que l’avis majoritaire qui ressort de cette consultation est à 66% favorable au projet.

    Le temps qui m’est imparti, m’impose naturellement d’aller à l’essentiel pour répondre à cette question.

    Tout d’abord, s’agissant du projet en lieu même.
    Le « Réseau Express Grand Lille » est un vecteur de mobilité durable.
    Dans l’absolu, nous pouvons affirmer que c’est un véritable projet d’aménagement du territoire, dans le sens où il se doit de répondre aux déséquilibres territoriaux de notre région.
    Ce lien fixe permettrait de préserver et d’améliorer la mobilité des personnes. Il offre une véritable alternative à la voiture, pour ne pas subir mais agir contre le « thrombose routière ».

    Bien sur, il reste à éclaircir certaines zones d’ombre, soulevées au sein des réunions publiques :

    -    En premier lieu, le report des usagers de la route vers le ferroviaire n’excédera pas 4 000 A/R par jour, en l’état du projet. Le reste des flux est essentiellement lié à la logistique. Ce sujet a été abordé, lors les expressions des groupes, à travers le contournement routier. Je le pose sous un autre angle : la question du report modal du transport de marchandises. En effet, une vision plus large, en lien avec le FRET, le futur « Canal Seine Nord » et ces interconnexions, est essentielle, sans quoi le « Réseau Express Grand Lille » aura peu de pertinence, à lui seul, pour répondre aux objectifs du « Schéma Régional d’Aménagement et de Développement du Territoire ».


    -    En second lieu, il s’agit de s’interroger sur la multimodalité de ce réseau avec nos transports régionaux, au sens large du terme. Par exemple, assurer le doublement de la voie unique Douai Cambai et acter la création d’un barreau ferroviaire entre Marquion et Cambrai permettraient, à la fois, de fluidifier le transport de voyageurs vers la Picardie, mais aussi de faciliter le transport fluvial de marchandises vers le port de Dunkerque.  

    -    Le dernier point et non le moindre, concerne le mode de gouvernance. 3 possibilités s’offrent à nous : la régie publique, une  convention, à l’image de celle existante pour le TER, ou une délégation de service public. Il est essentiel que dés aujourd’hui, notre institution se positionne pour l’une des 2 premières solutions. Comment imaginer la mise en œuvre d’un projet d’une telle envergure, pour qu’en finalité, il soit mis dans les mains d’un prestataire privé ? Car, c’est le risque de ne plus assurer, un service public de qualité, pour les usagers du transport de notre région, tant en terme de sécurité, d’interopérabilité que de tarification.

    Je ne reviendrai pas sur la question du financement qui a été largement relevée sur les bancs de l’assemblée.
    J’ajouterai seulement que le Canal Seine Nord, à un moment, avait essuyé, les mêmes remarques, et qu’au final, les financements ont été trouvés.

    Pour conclure…
    Ce dossier demande de prendre un peu de hauteur
    Dommage qu’en cette fin de mandat, certaines prises de position répondent davantage à la logique électorale du moment, qu’à l’intérêt du territoire et de ces habitants.
    Certes, il reste des points à clarifier sans tarder. .
    Mais rappelons que le « Réseau Express Grand Lille » est un véritable projet d’aménagement du territoire, porteur d’avenir pour les habitants de notre future grande région, c’est pour cette raison, que j’y apporterai mon soutien.

    Merci de votre attention.

    RESULTAT DU VOTE DE LA DELIBERATION:

    FAVORABLE: 80 voix

    ABSENTENTION: 15 voix


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